2016-12-10
DECEMBRE 2016
Le trauma dans tous ses états.
Samedi 10 décembre 2016
Chateau du lac de Genval
Gratuit pour les membres SRMMB. - Pour devenir membre de la SRMMB cliquez ici
30 euros pour les non-membres
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- 9h : Accueil des participants et mot du président : Prof Charles Kornreich
- 9h15 : Prof Pierre Fossion. (ULB, CHU Brugmann) : La transmission transgénérationnelle du trauma
- 10H : Yvonne Masika Duagani (Université de Kinshasa) : Réviviscence traumatique et partage social des émotions dans les états de stress post-traumatique à L’Est de la RD du Congo
- 10h45 à 11h15 : Pause Café
- 11h15 à 12h : Prof Bernard Rimé (Institut de Recherche en Sciences Psychologiques UCL) : L’impact social des évènements émotionnels collectifs
- 12h à 12h45 : Amélie Simon (Psychologue, Formatrice Thérapie Brève du Trauma) : Trauma et Dissociation : l’impact de l’hypnose conversationnelle en thérapie brève.
- 12h45 : Conclusions et Assemblée Générale
- 13h15 : Walking Dinner
Arguments des conférences:
Résumé exposé Pierre Fossion :
Dans cette présentation, nous nous intéressons à la question de la transmission de l’impact psychologique d’un traumatisme majeur d’une génération à l’autre. Nous formulons et vérifions les hypothèses suivantes :
• Un haut niveau de troubles anxio-dépressifs chez des parents traumatisés altère le fonctionnement familial.
• Cette altération du fonctionnement familial influence négativement la capacité de leurs enfants à développer des stratégies de coping efficaces.
• Ces stratégies de coping peu efficaces rend les enfants de parents traumatisés plus enclins à développer eux-mêmes des troubles anxio-dépressifs à l’âge adulte.
Résumé exposé Yves Duagani :
La mémoire et les fonctions émotionnelles jouent un rôle principal dans l’état de stress post-traumatique. Notre étude tente d’établir un lien entre le partage social des émotions liées aux événements traumatiques dûs aux conflits armés et les symptômes de reviviscence traumatique. L’étude s’est déroulée au Nord-Kivu (Est de la RD Congo) respectivement dans les cités de Lubero, Kirumba ,Kayna et leurs environs.
Les résultats montrent que la plupart des sujets témoins et victimes des événements traumatiques ont tendance à partager leur expérience émotionnelle. Les symptômes de reviviscence n’ont toutefois pas été significativement différents selon que les sujets ont partagé à une personne ou plus ; ou encore à un professionnel de santé ou pas..
Résumé exposé Bernard Rimé:
Les émotions ne constituent pas des manifestations intra-individuelles limitées à la sphère subjective comme on l'a cru pendant longtemps. Chaque épisode émotionnel constitue un puissant stimulant de la communication sociale. En outre, le partage social des émotions n'est pas réservé aux expériences individuelles.
Les événements tragiques survenus en France puis en Belgique sous forme d'attentats terroristes ont démontré une fois de plus à quel point les expériences émotionnelles collectives suscitent une effervescence communicationnelle dans la population. Quelle est la dynamique qui détermine ce partage social des émotions lors d'épisodes émotionnels collectifs. Quels en sont les effets? L'exposé s'attachera à l'examen de ces questions.
Références
- Rimé, B. (2015). Le partage social des émotions. Préface de Serge Moscovici. Paris: Presses Universitaires de France, Quadrige Essais/débats. (2e édition).
- Rimé, B. (2009). Emotion elicits the social sharing of emotion: Theory and empirical review. Emotion Review, 1, 60-85. DOI: 10.1177/1754073908097189
- Páez, D., Rimé, B., Basabe, N., Wlodarczyk, A. & Zumeta, L. (2015). Psychosocial effects of perceived emotional synchrony in collective gatherings. Journal of Personality and Social Psychology, 108, 711-729. DOI: 10.1037/pspi0000014
- Paez, D. & Rimé, B. (2014). Collective emotional gatherings. Their impact upon identity fusion, shared beliefs and social integration. In C. von Scheve & M. Salmela (Eds.), Collective Emotions: Perspectives from Psychology, Philosophy, and Sociology, (pp. 204-216).Oxford, UK : Oxford University Press .
Résumé exposé Amélie Simon:
La dissociation reflète une réponse d’évitement (souvent non consciente) face à une détresse psychologique insurmontable pour l’individu qui la subit. Cette réponse agit en effet comme une protection durant et immédiatement après un événement potentiellement traumatique. Elle réorganise ensuite les processus mentaux et psycho-biologiques afin d’en amoindrir l’impact. Les éléments appartenant à ce qui constitue un souvenir traumatique pour l’individu se trouvent dès lors déconnectés et mémorisés hors du stock habituel des souvenirs autobiographiques, tout en continuant à exercer leur influence dans la vie du patient.
Face à cette réalité dissociative dans le cadre du travail clinique avec des patients souffrant de troubles post-traumatiques (simples ou complexes), la Thérapie Brève du Trauma (TBT) propose d’intégrer à la thérapie brève des techniques spécifiques d’hypnose conversationnelle.
Celles-ci permettent en effet de protéger davantage le sujet d’une possible reviviscence douloureuse de ces événements traumatiques, de transformer les éléments à l’origine des émotions aversives en utilisant l’imaginaire du patient, et surtout de rentrer dans une action émotionnelle et corporelle correctrice pour sortir du figement traumatique. Ceci s’effectue notamment grâce à une maitrise des aspects dissociatifs recadrés et réutilisés consciemment pour leur fonction naturelle de protection.